Bout du Monde

J’habite Pantin et je travaille à Pantin.J’ai vécu le confinement avec Delphine, Alma, Côme, Joseph et ai observé à la fois mes enfants à la maison, et ce qui se passait dans la rue et autour du stade.Chacun essayait de s’échapper. Joseph (7ans) jouait dès que possible à Animal Crossing sur son écran et tentait de s’envoler lors des rares sorties dans la rue.Alma (20 ans) vivaient mille vies en dévorant ses livres …Pour moi, c’est la nature qui a rempli le vide, les cieux, les oiseaux que je voyais pour la premiere fois.Mon appartement donne sur le stade Charles Auray. Ouvert toute l’année, toute une jeunesse s’y retrouve. Le sport est au centre des activités, mais c’est avant tout un lieu de rencontres, de connections.Les premiers jours le vide, le silence qui y régnaient étaient sidérants.Mais très vite, chaque jour à  à 18H00, ce silence pesant fut interrompu par de jeunes sportifs du quartier escaladant avec joie la grille cadnassée du stade FOOT 5. Bravant l’interdiction, ils s’y retrouvaient dans un brouhaha amical.Et à 20H00 retentissaient les applaudissements félicitant le personnel de santé.Dans ces applaudissements, cette escalade, j’ai vu l’énergie et la solidarité des habitants du quartier. Comme une opposition à la lenteur, à la solitude du confinement. Le collectif coute que coute, être ensemble malgré tout.J’ai inlassablement photographié les mêmes sujets, les enfants, les jeunes dans la rue, le ciel, les oiseaux, en écho à la monotonie des journées, comme pour scander le temps.